Il se passe toujours quelque chose à Saint-Denis.
Ce site présente un journal d’images de proximité, dont l’objectif, à travers le regard d’artistes, est de capter des aspects de la vie quotidienne à Saint-Denis.
A Saint-Denis, difficile d’éviter le réel ou l’irréel. Difficile aussi de rester indifférent. De ne pas ressentir l’énergie qui se dégage, de ses habitants, du sol peut-être aussi, cette électricité, ce tellurisme, qui semble traverser les époques.
Ce n’est pas le reportage de vacanciers. La déambulation doit être active, il s’agit de rester attentif aux évènements, à l’environnement, et tout ce que peut offrir cette ville de saisissable. C’est ce qui peut expliquer l’apparente banalité de certaines images.
Car, nos sens sont soumis en permanence, à des degrés divers, à un bombardement d’impressions déroutantes qui produisent, par leur répétition, la puissance de certaines, et leur multitude, à un ébranlement, un effritement, à nous déboussoler de beaucoup des valeurs qui constituaient notre personne sensible vivant en commun sur un même territoire.
On peut décider de voir ou bien d’arrêter de ne plus voir ce qui surgit devant soi tous les jours. Ne pas devenir indifférent. Lutter contre la banalisation devant la puissance du réel et ses zones d’ombre.
Mais, la curiosité peut couter cher.
Les images ne cherchent pas à être efficaces, à convaincre, à être belles ou laides, à jouer avec une esthétique pour appuyer un propos. Elles peuvent, malgré tout, jouer avec les stéréotypes de l’usage de l’image à des fins de messages ou de mensonges.
Ces images aident à (re)conquérir de la puissance perdue, du pouvoir, même maigre, celui de se sentir appartenir à notre ville, d’en être un acteur vivant, même de second rôle, car la ville où l’on vit n’est pas la ville qui est montrée et racontée.
Mais, aucune ville, comme aucune vie, n’est semblable et ne se montre ni ne se raconte parfaitement.
Une Balade à Saint-Denis de Marc Guillermin et Saraswati Gramich.